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vendredi 29 mars 2024

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Tribute to a star.

Vendredi dernier, le monde de la danse apprenait avec tristesse la mort de Patrick Dupond.
Qui ça ? Mais voyons, vous connaissez tous son nom ! Patrick Dupond, le danseur étoile ! Mais si, vous le connaissez, vous l’avez peut-être vu en zappant à la télé. Il a été juré de l’émission Prodiges, sur France 2 entre 2014 et 2017, et de l’émission Danse avec les Stars en 2018 et 2019.
Mais ça, ce n’est qu’un grain de sable dans son parcours. Revenons donc sur sa vie plus en détail.

Patrick Dupond est né le 14 mars 1959 à Paris. Élevé par sa mère, il découvre jeune sa vocation en observant un cours de danse classique. En 1969, à l’âge de 10 ans, il est admis à l’école de l’Opéra national de Paris pour le stage de préparation de 3 mois, avant de réussir le test d’entrée à l’école de danse où il suivra toute sa formation de danseur classique. En parallèle, il suit des cours particuliers avec le danseur étoile Max Bozzoni.
A l’âge de 16 ans, pendant que les autres adolescents dansent dans les boîtes de nuit, le jeune Patrick intègre le ballet de l’Opéra en tant que quadrille stagiaire. Un an après, en 1976, il remporte la médaille d’or au Concours International de Ballet de Varna, en Bulgarie. Il y danse la variation d’Albrecht de l’acte II de Giselle, celle de Siegfried du troisième acte du Lac des cygnes, le solo du ballet Études d’Harald Lander, la variation de Basilio, extrait du ballet Don Quichotte, un extrait du Corsaire, la variation du personnage éponyme, ainsi qu’une chorégraphie contemporaine qu’il a composée lui-même.
A partir de là, sa carrière s’envole comme le danseur lui-même faisant un grand jeté. Nommé Premier Danseur de l’Opéra en 1978, Patrick Dupond a alors l’occasion de danser pour les plus grands chorégraphes : Rudolf Noureev, Alvin Ailey, Maurice Béjart… Le 30 octobre 1980, à l’issue du ballet Vaslaw de John Neumeier, Patrick Dupond, 21 ans, est nommé danseur étoile.
Sa carrière dépasse l’enceinte du Palais Garnier. En 1988, année où il reçoit la décoration de Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, le danseur est nommé directeur artistique du Ballet français de Nancy. En 1990, il succède à Rudolf Noureev en tant que directeur du ballet de l’Opéra national de Paris, fonction qu’il cumule avec celle de danseur avant de redevenir uniquement danseur étoile en 1995. 

Comparable à la déconvenue de Giselle quand celle-ci découvre la véritable identité et le mariage de son amant, l’année 1997 marque le début d’une période difficile pour le danseur. En effet, suite à une absence pour siéger au jury du festival de Cannes, Patrick Dupond se voit renvoyé par l’Opéra, pour « son insoumission et son indiscipline », selon ses propres mots (le monde de la danse classique serait-il parfois trop exigent ?). Après 30 années au Palais Garnier, le rideau se ferme sur sa carrière de danseur étoile.
En janvier 2000, Patrick Dupond est victime d’un terrible accident de voiture qui le contraint à une réhabilitation physique. Mais il se relève pourtant, avec l’aide de Max Bozzoni qui l’entraîne quotidiennement, et réussit l’exploit de remonter sur scène 7 mois plus tard, dans une comédie musicale, L’air de Paris ! qui connaît un succès sans lendemain. 

Après une période loin des planches et de la danse, il est invité en 2005 par l’ancienne basketteuse professionnelle Leïla Da Rocha, reconvertie en danseuse orientale, dans son école de danse, à Soissons. Le coup de foudre est immédiat, et pas seulement artistique. En 2011, le couple crée un spectacle intitulé Fusion, et, en 2017, fonde l’Académie Internationale de Danse Leila Rocha et Patrick Dupond, à Bordeaux, qui a pour but de préparer les jeunes danseurs à « faire le pont entre le conservatoire et l’opéra, avec les compagnies locales comme nationales ou internationales », d’après Leïla Da Rocha. 

Bref, Patrick Dupond ne fût pas seulement un danseur étoile, prodige de la danse classique, mais aussi un pédagogue, tourné vers la jeunesse et l’avenir. Nul ne doute qu’il est et restera un modèle pour beaucoup de jeunes danseurs.
Son histoire donne l’espoir. Se relever est toujours possible, et nécessaire ; comme se relever après une chute lors d’une pirouette.
Et, comme il l’a dit lui-même suite à la mort de Maurice Béjart le 22 novembre 2007, « Il doit déjà être en train de faire danser les étoiles ». 

Sources :

Sources article : 

 

Source image : https://www.telestar.fr/people/instant-vintage-quand-un-tout-jeune-patrick-dupond-prenait-la-pose-pour-tele-sta-385070

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