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mercredi 24 avril 2024

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Seconde Main : quelques conseils de bon aloi pour chiner dans la bonne humeur

La seconde main a énormément gagné en popularité, s’imposant comme une des alternatives à la fast fashion. Cependant avec cette popularisation très récente, il est devenu assez compliqué, surtout dans une grande ville comme Lyon, de trouver des fripes dont le prix n’est pas supérieur à ton panier de courses pour la semaine. Ce qui n’aide sans doute pas les réfractaires à franchir le pas. Cette donnée et plusieurs clichés encore tenaces font qu’il est compliqué de convaincre les gens de passer à la seconde main. Voici donc pour toi jeune étudiant, quelques petits conseils de bon aloi pour que tu puisses chiner efficacement sans trop te ruiner. Énoncés à la manière de Maître Yoda afin d’en augmenter l’impact.

Avant de chiner, à vérifier tes propres étagères tu penseras :

C’est un détail qu’on a tendance à omettre. La pièce dont tu as absolument besoin se trouve peut-être déjà dans tes affaires. Sans doute pliée de façon aléatoire dans un coin de ton armoire à attendre son heure de gloire. Il est important de se demander avant toute chose si l’on a absolument besoin d’acheter tel ou tel habit. Avant de changer sa consommation, la réduire est déjà un premier pas non négligeable. Même si l’on se met à la seconde main et à une mode plus responsable, il faut faire attention à ne pas appliquer les logiques de la fast-fashion en achetant plus que nécessaire. En creusant bien dans tes affaires, tu peux te faire une idée globale de ton dressing, faire des crash tests et noter ce que tu possèdes déjà et ce qui te manque. Et ne t’en fais pas, personne ne t’en voudra de mettre encore et toujours les mêmes vêtements.

Jeter un œil dans ses placards permet de redécouvrir son propre dressing et de redécouvrir des pépites oubliées. Ne sous-estime donc pas tes goûts vestimentaires et ton armoire !

De Shein tu te détourneras, sur Vinted tu iras :

Attention, il ne sera pas question de te blâmer si tu as déjà commandé sur des sites ou applications d’achat en ligne de type Assos ou Shein, ce serait contre-productif. Tout simplement car tu as sans doute de très bonnes raisons. Ce sont des sites qui ratissent larges, en termes de choix et de styles, mais surtout en termes de tailles, ce qui n’est pas le cas malheureusement de beaucoup d’enseignes classiques du prêt à porter (et accessoirement de beaucoup de friperies). Le tout pour des prix souvent dérisoires. Mais simplement de t’amener vers une alternative, car Shein, disons-le clairement, est sans-doute ce qui a été fait de pire dans le domaine. La marque incite à la surconsommation via la multiplication du nombre de collections. Ce qui ne semble pas gêner une portion non négligeable d’influenceurs qui inonde nos réseaux de Hauls à des prix indécents.

Tout ça pour dire qu’il existe une application semblable à Shein mais pour les fripes : Vinted. Non seulement tu peux y vendre les vêtements dont tu ne veux plus mais tu peux y trouver un large choix d’articles, qu’ils soient vintages ou plus récents. Alors certes scroller sur une application n’est pas aussi agréable que de traîner dans une boutique mais c’est un bon moyen pour transitionner petit à petit vers la seconde main. De plus, le site est plutôt pratique si tu cherches une pièce en particulier ou un basique. Par exemple, si tu as besoin d’un col roulé pour flex en CM de droit administratif ou d’une chemise s’accordant avec ta veste de blazer pour un futur entretien, les filtres te permettent de rechercher par types, par couleurs, et même par marques.

Bien-sûr comme tous sites de ventes entre particuliers, il faut se méfier, certaines annonces peuvent être douteuses mais dans l’ensemble on n’a pas trop de mauvaises surprises. Une autre critique que l’on pourrait faire est que l’on retrouve beaucoup de marques de fast fashion, on a du Zara, du Primark, du Bershka etc. Cependant pas de panique, il y a plein de petites astuces pour ne pas tomber sur les mêmes choses que l’on voit chez H&M (et donc de penser que tu as du style dans ce peau de pêche bleu). Tu peux en retrouver sur les comptes Instagram de @lesbonnessappes ou @fansiefriperie qui propose des mots-clés pour affiner tes recherches selon tes goûts ou tes besoins et des noms de marques moins connues. Ou encore @sarahsorgelles qui donne des conseils pour mieux distinguer les vêtements vintages des vêtements récents.

Vinted est donc un outil très utile même s’il n’égale pas le plaisir de chiner dans la réalité véritable.

Dans les placards de tes vieux tu fouilleras :

« I’ll wear your grandad’s clothes I look incredible”, disait Macklemore, un grand philosophe de notre époque. Et il a tout à fait raison !

Rien de mieux pour se vêtir à moindre coût que de piquer par ci par là dans la garde-robe des membres de ta famille. Penses-y la prochaine fois que tu retournes dans la demeure familiale pour le week-end ou les vacances. Et penses à fouiller de partout. Chez tes parents mais pourquoi pas aussi chez tes frères et sœurs, ta tante cool qui aurait pu être Edna Mode dans une autre vie, ta belle-sœur ou même tes chères grands parents. Qui sait, ta grand-mère cache peut-être dans ses affaires une sublime robe retro idéale pour ton prochain date et ta tante cool un authentique Levis 501 se mariant parfaitement avec ton haut pas très républicain. 

L’idée est qu’il faut s’affranchir des tendances. Se déshabituer du modèle de la fast-fashion de son nombre indécent de collection. Ne plus penser qu’ancien rime forcément avec ringard que peu importe la décennie on peut trouver des perles et qu’il ne faut pas non plus sous-estimer les goûts de vos parents. 

Dans la brocante de ton village tu te rendras :

Si les recherches dans les armoires de tes parents ne sont pas très fructueuses et que dans ton petit village tu as plus de chance de croiser des vaches que de trouver un magasin de fringues, tu peux toujours te tourner vers cette bonne vieille brocante. L’origine même du terme chiner.

Malgré son image de rendez-vous favori de nos papis et mamies, la brocante peut vraiment être une occasion en or de dénicher des bonnes trouvailles, à l’instar des placards de nos anciens. Des pièces vintages, des accessoires, des pins rétro ou même des fringues plus simples à des prix défiant toute concurrence. De plus, l’ambiance y est souvent conviviale et bon enfant, et si tu es un peu businessman sur les bords, tu pourras négocier des prix encore plus bas. 

Pour savoir s’il y a prochainement une brocante ou un vide-greniers près de chez toi, tu peux aller sur le site vide-greniers.org qui les répertorie par régions ou départements en France, en Suisse et en Belgique. Et pense à te munir d’une belle charrette à roulettes pour un charisme à toute épreuve ! 

Une investigation des rayons en long et en large tu feras :

Un argument qui revient souvent à l’encontre de la seconde main c’est le fameux « je ne trouve rien en friperie ». Ceci s’explique sans doute par le fait que l’on soit plus habitués à l’organisation des boutiques classiques de Prêt-à-porter. A savoir des rayons organisés et calibrés avec plusieurs exemplaires d’un même modèle. La conséquence est que l’on n’est pas forcément habitués à fouiller et à être attentifs aux détails. Dans une friperie, c’est primordial pour trouver la perle avec un grand P, car tous les vêtements sont différents et selon les magasins plus ou moins bien rangés. Il faut donc devenir un Sherlock Holmes en puissance. Tous les détails comptent et il ne faut pas que tu hésites à revenir vers un vêtement. Analyser la coupe, les couleurs ou encore l’étiquette te permet de déterminer son ancienneté par exemple. D’ailleurs en ce qui concerne les vêtements les plus vieux, les personnes étant plus petites et maigres dans le temps, la taille affichée peut être trompeuse, il faut donc davantage se fier aux mensurations. 

Pense également à bien fouiller dans les bacs, on y trouve souvent des fringues simples et basiques pour des prix plus qu’honnêtes. 

Avoir ce réflexe de détective permet non seulement de choisir plus intelligemment ses vêtements mais surtout de mieux apprécier les vêtements que l’on achète. Les voir autrement que des produits purement utilitaires.

Te prendre la tête tu ne dois surtout pas :

Le plus sage conseil que l’on pourrait te donner, et de loin le plus important. Aller dans une friperie sans attentes ou idées précises est la meilleure façon de choper des coups de cœur. Chiner relève beaucoup plus du plaisir de collectionner et de l’amour de la belle sape, il faut prendre son temps, observer, gambader, ne pas voir le shopping comme une corvée. 

Tu peux aussi emmener tes amis, histoire de se taper des barres en essayant des habits ridicules ! Amuse-toi, ou amusez-vous c’est ce qui compte le plus !

Quelques adresses de friperies lyonnaises :

Pour finir en beauté, voici une petite sélection de friperies lyonnaises valant le coup d’œil.

Fripes Machines : 14 Rue Aimé Collomb (3ème Arrondissement)

Située dans le quartier de la Guillotière, cette petite friperie, certes nouvelle, est vraiment très chouette. Elle se construit autour de deux salles : une salle avec les prix à la pièce (entre 10 et 70 euros) et une autre avec les prix au kilo (25 euros le kilo précisément). Autre détail plutôt sympathique, les étudiants ont le droit à 20% de réduction le mardi. De plus, après prise de rendez-vous, tu peux échanger tes vêtements contre d’autres.

L’ambiance et la décoration font très années 1980 et années 1990, comme en témoignent les photos des 2Be3 dans les cabines d’essayage. Les vêtements proposés correspondent bien à cette image colorée et bariolée, tu trouveras pas mal de pulls, de t-shirts, des chemises de bûcherons, des petites robes rétro etc. Ceux-ci sont plutôt bien classés et rangés sans distinction de genre, ce qui est toujours appréciable. On regrettera cependant le manque d’accessoires.

Kiloshop : 39 Rue de la Bourse (2ème Arrondissement)

Cette friperie se trouve près du Palais de la Bourse en Presqu’île. 

Son plus grand avantage est sa taille, le magasin est beaucoup plus grand qu’une friperie classique. Il y a donc beaucoup plus de choix ! Autant pour les femmes que pour les hommes. Et comme son nom l’indique, le prix des vêtements, dans leurs grandes majorités, est au kilo. Les fringues dont les prix sont à la pièce sont un peu plus chers et valent moins le coup malheureusement. Cependant, tu peux facilement trouver ton bonheur dans la myriade d’habits au kilo, il y a même des bacs à petits prix et une bonne sélection d’accessoires divers comme des cravates, des sacs à main ou des foulards. Le magasin a également comme avantage d’être très bien rangé : les jeans et les pantalons sont classés par coupe, il y a une section chemise de nuit, une section « tenues de soirée », et même un coin corset ! il y a vraiment de tout !

C’est clairement le magasin idéal pour commencer lorsque l’on n’est pas encore très habitué à chiner. De plus l’ambiance est relax avec de la bonne musique, les vendeurs sont fort sympathiques et possèdent un style à tout épreuve.

Bon Fripe Bon Genre : 8 Rue de Brest, 3ème étage (2ème Arrondissement)

Cette mignonne petite friperie est bien cachée dans les bâtiments de la Presqu’île. Comme à la Manufacture, il faut venir à bout des escaliers mais ça vaut le coup puisqu’une fois arrivé tu seras accueilli par un gros chien absolument adorable.

Bien sûr ce n’est pas la seule raison d’aller là-bas, même si ça rajoute un charme indéniable. Tu y trouveras des vêtements de collections plus ou moins récentes si tu n’es pas trop fan du vintage, de même que des marques assez connues comme du vieux Jennyfer ou du vieux Pimkie (NB : tu peux vraiment trouver des petites perles dans les vieilles collections de certaines marques de Prêt à Porter). Le rangement est très particulier, les fringues ne sont pas classées par type mais par couleurs, ce qui on ne va pas se cacher, a un côté très satisfaisant. Les maniaques des couleurs apprécieront.

Ding Fring: 320 Avenue Berthelot (8ème Arrondissement)

Ding Fring se trouve dans le 8ème Arrondissement, et pas très loin du campus de la Manufacture puisque le T4 peut t’y déposer tout près. Cette friperie est grande et plutôt bien fournie, avec beaucoup de vêtements simples mais aussi des habits de sports, des manteaux, une petite sélection de pièces haute couture et une sélection vintage, mais aussi des vêtements pour les enfants. Son meilleur atout reste cependant les prix, ils sont beaucoup plus accessibles que n’importe quelle friperie du centre-ville et tu peux même avoir des remises sur les lots. L’ambiance y est certes moins chaleureuse et léchée que chez Kiloshop ou une autre friperie de Presqu’île mais aux vues du choix et des prix, ça vaut vraiment le détour.

Fripes Attitude (Emmaüs) : 281 Rue de Créqui (7ème Arrondissement)

Emmaüs est une valeur sûre pour tout ce qui est seconde main, et si tu as la flemme de te déplacer jusqu’à Parilly, l’association a aussi une boutique dans le 7ème Arrondissement : Fripes Attitude. Tu peux y déposer les fringues que tu ne portes plus certes mais également en acheter pour de modiques sommes. 

Et comme chez Ding Fring, il y en a pour tous les goûts : des habits pour les gars, des habits pour les filles, pour les enfants, des Levis à prix cassés, mais aussi pléthore d’accessoires dont une belle sélection de cravates. Et des chaussures ! C’est important de le mentionner car, dans les friperies classiques, les chaussures sont des Pokémons rares. Et, comme chez Ding Fring, tu as des remises sur les lots ! De plus, tu y trouveras non seulement des vêtements mais aussi du linge de maison, des chutes de tissus et du matériel de couture, ce qui est plutôt une bonne affaire quand on voit les prix des merceries.

Sources :

Photos : Montage Canva par Garance Mazoyer 

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