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vendredi 8 novembre 2024

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Manifestation pour les conditions de vie des étudiant.e.s du 21 janvier

Ce jeudi 21 janvier, quelques centaines de jeunes ont bravé le vent et le froid pour se rassembler et protester contre les conditions de vie et d’étude des étudiants.

12:20, le cortège se dirige vers le rectorat de Lyon. En partant de la Manufacture des Tabacs, on passe par le bâtiment du CROUS Garibaldi, le trajet se déroule sans encombre et sans intervention des crs, bien présents tout le long du parcours.

On crie, on applaudit, on chante, on siffle, on colle des autocollants partout… Tout se passe bien et tout le monde profite de ce moment pour parler et retrouver ses amis. On échange sur ses propres conditions de vie et d’étude, et “tel prof refuse de nous faire cours, alors que tel autre est si gentil !”. L’ambiance est bon enfant et les pancartes faites dans des cartons de pack de bières disent : “Master 2 option maison” ou “Métro, dodo, xanax”. Arrivés au rectorat, on chante encore et les syndicats à l’origine de la manifestation font des discours. Cette journée de mobilisation se termine, et chacun rentre chez soi, retrouver ses cours, son chat et, dans le meilleur des cas, de la compagnie. Tous, on espère que le gouvernement nous entende, que la situation s’améliore et que les amphithéâtres ouvrent à nouveau en présentiel.

Cette manifestation pacifique fait écho à deux tentatives de suicide d’étudiants à bout de force, après lesquelles d’autres jeunes ont décidé de se rassembler pour faire entendre notre voix. C’est le cas de Clément Pannetrat, qui fait partie du collectif “Génération Covid”, à qui nous avons posé quelques questions :

 

JMP – Qu’est ce qui t’a poussé à rejoindre la lutte pour faire entendre la voix des étudiants ?

Clément Pannetrat – Je pense que c’est une accumulation de beaucoup de choses. D’abord la lassitude liée aux confinements répétés qui nous empêchent de suivre les cours d’une manière soutenable. Également ce sentiment d’injustice sur le traitement réservé aux universités, pourquoi l’ouverture de centres commerciaux serait plus légitime qu’une faculté ? Enfin et surtout, la détresse de nombreux étudiants exacerbée ces derniers temps mais qui témoigne d’un problème bien plus profond que la Covid.

 

JMP – Que penses-tu que le gouvernement puisse faire pour améliorer la situation des étudiants ?

Clément Pannetrat – Pour moi, le gouvernement devrait réfléchir à un plan d’investissement ambitieux pour sa jeunesse. Je trouve qu’ils ont tendance à traiter des problèmes profonds, comme la précarité étudiante, avec de simples mesures de surface. Je ne pense pas que les deux chèques de 150 euros alloués aux étudiants aient vraiment changé la donne. Ils pourraient peut-être réfléchir pour uniformiser les aides financières, par exemple sous forme d’un revenu étudiant. Après le problème n’est pas uniquement matériel, je pense surtout pour notre génération, on a du mal à se projeter, l’avenir semble incertain. Un projet de société sur le long terme permettrait sûrement aux  étudiants de mieux s’y retrouver, et sûrement trouver un sens dans ce qu’ils font.

 

JMP – Quel conseil donnerais-tu aux étudiants en détresse en cette période de crise ?

Clément Pannetrat – Parlez ! Vraiment je pense que c’est nécessaire de continuer à communiquer surtout pendant cette période. Beaucoup d’entre nous restons isolés dans nos appartements, mais on n’est pas seuls. D’ailleurs, sans vouloir faire de la mauvaise pub, ce qui m’a le plus frappé avec le groupe “Génération Covid”, c’est le besoin qu’avaient les étudiants de partager leurs témoignages. Il y a sans doute du positif à garder de cette crise, tout cet élan de solidarité peut nous donner de l’espoir pour l’avenir. Ah et peut-être pour terminer sur une note culturelle (un autre grand oublié de la crise), je vous conseille le film un peu rétro “she’s gotta have it” de Spike lee, je l’ai trouvé très drôle et avant-gardiste. En tout cas pour ma part regarder un bon film me fait souvent du bien !

 

L’objectif de cette manifestation est de se faire entendre, de faire entendre la voix de la jeunesse. Les jeunes ne peuvent devenir la génération sacrifiée dans cette pandémie mondiale. C’est le dernier recours des étudiants dans ce moment de crise intense. Une autre manifestation à lieu prochainement, à laquelle nombreux d’entre nous ont déjà décidé de se joindre. Rendez-vous le 26 janvier !

Sources :

Sources image : Photo prise par Benjamin Günther.

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