Aujourd’hui, l’accès à l’information a été très largement simplifié. Il est devenu instantané et continu grâce à la montée en puissance des réseaux sociaux et de l’accès à internet. Le fait que ces nouvelles soient autant diverses pose un problème de vérification et d’authenticité de celles qui circulent.
De par cette multiplication des sources, il devient difficile de démêler le vrai du faux. Chacun peut commenter n’importe quelle publication et y apporter sa propre vision des choses menant à une désinformation.
Les nouvelles diffusées sur les réseaux et les médias ont un impact sur les façons de penser et d’agir des populations. Des rapports alarmants ont été rendus par des ONG à propos du nombre de vues de certaines vidéos diffusant des fausses informations par le biais d’images modifiées ou sorties de leur contexte.
L’association doliblog affirme que l’ampleur de la désinformation est tellement importante qu’aussi bien les décideurs publics que les organisations privées se voient dans l’obligation de prendre des mesures afin de lutter contre le phénomène. Face à ce problème grandissant, de nombreuses ONG se sont impliquées dans une lutte contre la désinformation afin de protéger chacun en raison des conséquences qu’elle provoque.
La crise sanitaire a été principalement touchée par ces « fake news ». La crainte qu’engendre la situation ainsi que la quantité restreinte de réelles connaissances créent la confusion et s’en suit une spéculation de fausses informations aussi bien sur l’origine du virus, qui aurait été créé pour diminuer la population mondiale, que sur la création des vaccins, où de nombreuses rumeurs ont circulé à son sujet car il servirait aux autorités à injecter des puces 5G aux populations.
L’ONU lance un appel à la lutte contre la désinformation qui se déferle sur les réseaux sociaux au sujet de la pandémie de la Covid-19 par le biais d’une vidéo postée sur internet. « La désinformation est un vrai danger, réfléchissez avant de partager », telle est leur campagne. La vidéo animée par les chefs d’agence appelle au soutien de chacun. L’organisation souhaite lutter contre la « pandémie de désinformation » et lance la campagne « Vérifier » afin d’apporter des vraies informations à ce sujet, le département de la communication globale des Nations Unies s’est vu confier cette mission.
Pour remédier au problème de désinformation, l’ONU a décidé de recruter des volontaires pour être des « secouristes numériques ». Leur rôle est de partager des informations de confiance afin de combler un vide d’informations et des messages convaincants pour décrédibiliser la désinformation.
Afin d’avoir un meilleur impact, l’organisme s’est associé à des influenceurs, des entreprises et des médias pour d’après eux « diffuser un contenu fiable et précis dans le but d’éliminer les discours de haine et de diffamation ».
Le directeur général de la société Luminate soutient que « la COVID-19 a rappelé de manière claire que l’accès à des informations précises et fiables peut faire la différence entre la peur et la résilience, la division et l’unité et même la vie et la mort. Nous sommes fiers d’apporter notre soutien à la campagne et ses efforts pour lutter contre l’infodémie liée au coronavirus en diffusant des informations stables et fondées sur la science pour protéger des personnes et les communautés du monde entier ».
Dans le cadre de la lutte contre les fake news et à l’occasion de la journée de la liberté de la presse, Reporter sans frontières lance une campagne intitulée #FightFakeNews dans laquelle elle sensibilise à la désinformation qu’elle considère comme ennemie de la démocratie à travers un slogan « Fake news. One Victim. Democracy ». Ainsi « la lutte contre la désinformation est un enjeu majeur de la défense du journalisme ». Enfin, la démocratie meurt sans discours basés sur des faits. En effet les algorithmes ont « tendance à amplifier les extrêmes : le sensationnalisme, les rumeurs, la haine et les mensonges » d’après Reporter sans frontière.
La grande ONG internationale, Reporter sans frontière, engagée dans la défense de la liberté de la presse ainsi que la protection des sources s’engage dans un nouvel objectif de sensibilisation à l’information. Pour y remédier, elle souhaite créer une « structure pour informer sur l’information ».
L’ONG veut sensibiliser à la prolifération des fakes news en publiant des rapports et des recommandations.
L’ONG a constaté par le résultat de ses études menées que “ le plus inquiétant est que les informations erronées, fausses et non vérifiées, se disséminent plus vite sur les réseaux sociaux et sur les plates-formes, que les informations vérifiées et le journalisme rigoureux.” Celle-ci décide de s’allier avec l’agence France-Presse, l’Union européenne, la France, la télévision ainsi que Global Editor Network afin de trouver une solution au problème qui menace le journalisme. Ils mettent en place un organisme spécialisé dans la lutte contre la désinformation ; Journalism Trust Initiative (JTI) pour offrir à chaque citoyen la possibilité d’améliorer sa consommation d’information et ce, en connaissance de cause grâce à des indicateurs de fiabilité. Le principe est d’établir une liste blanche regroupant les médias considérés comme fiables qui suivent « les critères de déontologie et d’intégrité du journalisme ». Au préalable, des critères d’autoévaluation sont proposés aux professionnels de l’information afin qu’ils puissent s’autoévaluer et augmenter leur transparence de manière volontaire et spontanée. Le but est de rendre au débat public son intégrité et de « renverser cette logique où les fausses informations circulent plus vite que les vraies » soutient le directeur d’Afnor.
La vérification est assurée par la mise en place d’un label prouvant l’authenticité de l’article, ce qui garantit au rédacteur un avantage dans les algorithmes qui mettront en avant ces sites certifiés. Les célèbres moteurs de recherche, Google et Facebook, ont décidé de participer au JTI. Les effets seront à constater sur le long terme. Quelques rédacteurs sont tout de même quelque peu sceptiques. En effet, ils trouvent une certaine limite à la mise en place de ce dispositif. À leur sens cela entraînerait la création d’un certain standard de l’information et donc une limite à la liberté d’expression.
Certaines ONG sont complètement investies dans la lutte contre les fake news et ont fait du phénomène leur lutte principale. « First Draft » est totalement vouée à la vérification des publications et des sources qui sont diffusées sur le web, elle travaille sur des solutions pour lutter contre leur prolifération.
Son but est de pouvoir donner à tous les meilleurs instruments pour que chacun puisse s’assurer au mieux de l’authenticité des informations et de laisser le choix de construire sa propre pensée basée sur une réelle information.
Il serait complètement impossible d’interdire ou de supprimer chaque fake news. Pour l’ONG First Draft, la solution à l’augmentation des fausses informations et à leur accès facile serait « la prévention, et pas la guérison, elle peut-être le moyen le plus efficace pour combattre la désinformation ». D’après les dires de First Draft, il serait plus efficace de prévenir l’apparition de fake news plutôt que de les démystifier une fois que celles-ci sont apparues. Au même sens que l’adage médical « il vaut mieux prévenir que guérir », une fois que la fausse information est parue il est déjà trop tard. Elle souhaite donner à chacun les outils pour savoir déceler le vrai du faux et appréhender correctement les nouvelles. L’ONG parle de Prebunk ; la meilleure arme pour lutter contre la désinformation est l’anticipation.