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lundi 15 avril 2024

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Les Trois Mousquetaires, une légende made in France qu’il faut absolument redécouvrir au cinéma

Une œuvre mythique, un casting majestueux, des décors naturels et un budget d’environ 72 millions d’euros pour une superproduction de Pathé en deux parties. Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan sort au cinéma le 5 avril tandis que la deuxième partie, Milady est attendue pour décembre 2023.  Un passage rapide par l’œuvre originelle, le roman d’Alexandre Dumas s’impose pour mieux appréhender la grandeur de l’histoire et les ambitions du film. 

 

Une histoire culte connue dans les quatre coins du monde

C’est sans aucune doute le plus célèbre roman d’Alexandre Dumas, publié en 1844. Dumas s’inspire des héros du XVIIe pour nouer une intrigue basée sur des événements historiques dont le Siège de la Rochelle et les guerres de religions. La richesse de l’intrigue est complétée par celle des protagonistes: on y retrouve des personnages historiques comme Louis XIII (Louis Garrel) et son ministre d’État le cardinal de Richelieu (Éric Ruf de la Comédie-Française) ou encore le duc de Buckingham. Dumas y inclut des personnages fictifs devenus cultes tels que Milady (Eva Green), une séduisante et charismatique espionne au service du cardinal, l’antagoniste principale au cœur de l’histoire qui fascine les lecteurs tant par ses talents (et cruauté…) que sa complexité.

 

Adaptés plus de cent fois à l’écran sous forme de films muets, films d’animations voire comédies musicales (D’Artagnan et les Trois Mousquetaires, production soviétique de 1978, très populaire dans les pays de l’Est) les Trois Mousquetaires sont désormais immortalisés et font partie intégrante de la culture populaire. 

 

Une version made in France ambitieuse et digne de l’œuvre de Dumas

Toutefois, aucune adaptation n’avait encore mis en scène les aventures d’Athos (Vincent Cassel), Porthos (Pio Marmaï), Aramis (Romain Duris) et d’Artagnan (François Civil) de manière fidèle à l’époque dans laquelle leur histoire s’inscrit.  En effet l’histoire des trois (spoiler, en réalité quatre) mousquetaires se passe au XVIIe siècle, soit à l’époque de Molière et les précédentes adaptations ont souvent un aspect plus comique voire parodique. Toutefois, la version de Martin Bourboulon, qui avait déjà réalisé Eiffel (2021) avec Romain Duris dans la peau de l’architecte de la Dame de fer, rend hommage aux aventures de nos héros tant par la qualité exceptionnelle des scènes de combats dans un film de cape et d’épée que par l’approche plus réaliste vis-à-vis de leur époque. Effectivement, les combats sont filmés en plan séquence (sans couper la caméra) et ont exigé une chorégraphie très millimétrée pour laquelle les acteurs ont été entraînés à l’escrime durant cinq mois et ce, avec le champion olympique Yannick Borel. 

 

Les scénaristes Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière ont par ailleurs expliqué lors d’un entretiens avec Le Figaro leur volonté d’adapter le roman plus au « premier degré » puisque la réalité de l’histoire est celle d’une France au bord de la guerre avec des enjeux géopolitiques et fragmentations religieuses qui se confrontent, dans une Cour pré-Versailles qui reste encore un peu médiévale. Cela n’a pourtant pas empêché d’y ajouter de l’humour et fantaisie, tout comme Dumas, d’autant plus que le langage utilisé par l’auteur n’était pas celui du XVIIe, ni du XIX mais une sorte d’intermédiaire. S’inscrivant dans cette lignée, les dialogues du film se veulent à la fois plume de Dumas et langage contemporain (sans pour autant manquer d’harmonie). Ces éléments créent un charme extraordinaire autour de cette adaptation épique !

 

Le potentiel français affirmé 

Le patrimoine français a été mis au service du film, tourné en huit mois entre Saint-Malo, Troyes et l’Île de France il a également bénéficié des lieux prestigieux comme le Louvre (la Cour de Louis XIII) et l’hôtel des Invalides. Ce naturel des décors à ciel ouvert complété par la splendeur des monuments français justifie la beauté des images qu’Éric Ruf n’a pas manqué de souligner lors de l’avant-première à Lyon. 

Vous l’aurez compris, tous les moyens ont été mobilisés pour se réapproprier cette histoire née en France. Ces dernières années, c’est surtout Hollywood qui s’est chargé d’adapter les histoires de chevalerie, mais le savoir-faire français sur ce film prouve qu’il n’a rien à envier aux studios américains. A ce sujet, Matthieu Delaporte avait affirmé « Alors nous sommes heureux de pouvoir montrer ces productions françaises à nos enfants – qui ne connaissent pas ce pan de l’histoire de France et n’ont pas lu Dumas. »

Preuve que le cinéma français n’est pas voué à la médiocrité et que des films populaires de qualité sont encore possibles. 

 

« Tous pour un, un pour tous ! » 

Si cette histoire est rentrée dans la légende et traverse encore aujourd’hui les générations, c’est en raison de l’attachement qu’elle créée envers ses personnages. Chacun des héros est très différent, ils n’ont pas tous les mêmes tempéraments, la même personnalité, ni le même passé mais restent des alliés loyaux et surtout unis face aux difficultés. 

On ne peut pas le nier, les Trois Mousquetaires, c’est avant tout une histoire de camaraderie, qui repose sur une loyauté ferme que d’autres thèmes universels comme l’amour et la trahison viennent compléter. Il est difficile de dire si chacun d’entre nous peut s’identifier aux trois mousquetaires, mais ce qui est certain c’est qu’on a  tous un D’Artagnan un peu impulsif dans notre groupe de potes, ou un Aramis qui porte une (trop) attention particulière à son apparence. On connaît aussi un bon vivant comme Porthos ou a contrario, un Athos plus posé et réfléchi. 

C’est donc une belle histoire de bromance sublimée par le patrimoine français et un casting parfait (croyez-moi !) qui vous attend en salles, foncez retrouver Athos, Porthos, Aramis et D’Artagnan dès le 5 avril au cinéma ! 



Sources :
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