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vendredi 26 avril 2024

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Hommage à un Duc : « La partie est jouée, Mariette ».

Certains se souviendront du Duc de Guise dans La Princesse de Montpensier, d’autres de Manech dans Un long dimanche de fiançailles, de Louis dans Juste la fin du monde, ou encore du personnage éponyme du film Saint-Laurent. Gaspard Ulliel, l’acteur aux yeux bleus et au visage d’ange, nous a quittés prématurément ce mercredi 19 janvier. Retour sur son parcours.

Gaspard Ulliel est né le 25 novembre 1984 en région parisienne, d’une mère styliste et d’un père designer. C’est une amie de sa mère qui l’introduit très tôt dans le monde des planches en l’inscrivant dans une agence de mannequinat. À l’âge de 13 ans, il apparaît pour la première fois à la télévision dans un téléfilm, Mission protection rapprochée, de Nicolas Ribowski. Il participe à plusieurs téléfilms tout en poursuivant sa scolarité (il obtiendra un baccalauréat mention économique et social), avant de faire ses premiers pas au cinéma, en 2001, dans Le pacte des loups de Christophe Gans. C’est là que le réalisateur Michel Blanc le remarque. Alors que le jeune homme souhaitait poursuivre des études de cinéma pour se tourner vers la réalisation, le destin en a décidé autrement et le place sous les feux de la rampe. En 2003, Gaspard Ulliel apparaît dans Embrassez qui vous voulez ; il obtiendra pour son rôle le Lumière de la révélation masculine, décerné par l’Académie des Lumières, composée par plus de 200 journalistes de la presse internationale.
Sa carrière ne fait que décoller. L’année suivante, il obtient l’Etoile d’or de la révélation masculine du cinéma français pour son rôle d’Yvan dans les Egarés d’André Téchiné. À 20 ans, il obtient son premier César, celui du meilleur espoir masculin (c’est la troisième fois qu’il est nommé dans cette catégorie), pour son interprétation de Manech dans Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet ; adaptation cinématographique du roman du même nom. On le retrouve ensuite dans au moins un film chaque année ; de Paris je t’aime de Gus Van Sant (2006) à La Danseuse de Stéphanie Di Giusto (2016), en passant par La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010), qui aura marqué les deux dernières générations ayant passé le bac littéraire (le nom du duc Henri de Guise a été plus évocateur que celui de Gaspard Ulliel quand j’ai annoncé la triste nouvelle à certains amis). En 2015, Gaspard Ulliel obtient le Lumière du meilleur acteur pour sa performance dans Saint Laurent, le biopic sur le célèbre couturier français, réalisé par Bertrand Bonello (2014). La même année, il est fait Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. En 2017, il obtient son second César, celui du meilleur acteur, pour son interprétation du rôle de Louis dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan, adaptation cinématographique de la pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce (1990).
En parallèle de sa carrière d’acteur au cinéma, Gaspard Ulliel foule les planches du théâtre, en 2012 dans la pièce Que faire de Mr Sloane ? de Joe Orton, dans une mise en scène de Michel Fau et en 2015 dans Démons de Lars Norén, avec une mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo. Il a également tourné sous la direction du cinéaste américain Martin Scorsese dans un court-métrage publicitaire pour le parfum Bleu de Chanel.

Gaspard Ulliel nous laisse une filmographie de 27 films, des rôles marquants et un sourire ravageur (bien qu’il ait beaucoup essayé de se détacher de cette image de « beau gosse » du cinéma français). Nul doute que cet acteur parti trop tôt aurait pu tourner dans d’aussi grands films futurs que par le passé. Il est, plus que le duc de Guise, un duc du cinéma français.

Sources :
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