Lorsque nous nous plongeons avec passion dans un bouquin ou un film de la saga Harry Potter écrite par J.K. Rowling, de nombreux détails tant historiques que philosophiques peuvent nous sauter aux yeux. Dans mon cas, j’ai remarqué qu’il était possible de faire un lien entre l’univers du jeune sorcier Harry Potter, Les Animaux Fantastiques et un aspect de la psychanalyse de Freud, notamment en ce qui concerne les deux troubles psychiques suivants : la névrose et la psychose.*
En effet, nous pouvons, dans un premier temps, rapprocher un patient atteint de névrose à un Obscurial.
Freud définit la névrose comme un trouble psychique (une hystérie, une obsession) causé par un conflit psychique refoulé. Selon lui, la névrose est une pathologie mentale liée aux inhibitions de la façon dont notre « Ça« est réprimé. Chez certaines personnes, ces inhibitions sont excessives et sources de mal-être.
Pour faire le parallèle, penchons-nous sur le cas des Obscurials. Ils sont par définition des jeunes sorcières et sorciers qui ont développé une force magique parasitaire et sombre (que l’on appelle Obscurus), à la suite d’un refoulement intérieur de leur magie. Ce refoulement provient en général de violences physiques et psychiques exercées sur l’Obscurial, violences dues en général à des forces extérieures à eux (le plus courant étant une importante pression psychologique ou physique exercée sur lui par un autre individu).
Une part d’obscurité naît alors en ces sorciers suite à ce refoulement. De ce fait, naît également une source d’un profond mal-être qui va parfois jusqu’à les mener à causer leur propre perte, ou celle de leur entourage, se trouvant généralement physiquement trop proche de l’Obscurial (lors d’une éventuelle crise de l’Obscurus en eux). Lorsque ce dernier force son hôte à le libérer, celui-ci peut représenter un pouvoir dévastateur et causer de gros dégâts sur tout ce qui se trouve sur son passage. Une fois son œuvre faite, l’Obscurus peut se reformer en tant que l’Obscurial qui l’héberge.
Prenons comme exemple le personnage de Croyance (sur la photo ci-dessus) dans Les Animaux Fantastiques : c’est un jeune sorcier élevé par une femme haineuse des sorciers et de la magie, allant souvent jusqu’à le battre à coups de ceinture. Cette oppression psychique et physique l’amène à refouler sa magie au plus profond de lui-même, si bien que personne ne s’en rend compte. Ce refoulement est la cause primaire de la naissance progressive d’un Obscurus en lui, et qui parvient à survivre en lui pendant plusieurs années.
Ceci n’est pas sans rappeler les personnes atteintes de névrose, dont les troubles psychiques collent avec les symptômes d’un Obscurus chez un sorcier. Dans l’optique freudienne, le symptôme principal de la névrose est l’expression symbolique d’un conflit psychique ainsi qu’un compromis entre la pulsion et la défense qui s’y trouve opposée. Le conflit psychique demeure intrapsychique, qui est limité entre le « Surmoi » et le « Ça » à l’intérieur du « Moi« .
Sur cette même lancée, je vais essayer de faire un autre lien avec le deuxième trouble psychique étudié par Freud : la psychose. Par définition, selon Freud, la psychose est la situation où notre « Ça« , notre inconscient, n’est pas suffisamment et correctement réprimé. Nous perdons alors le sens du réel, car notre inconscient prend une place beaucoup trop importante dans notre esprit ; nous répondons trop au « principe de plaisir » de notre « Ça » (qui est variable en fonction des individus).
Bien. Prenons l’exemple du personnage de Tom Jedusor. Nous faisons connaissance avec le jeune Jedusor qui est un enfant dans Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé. Nous avons tous remarqué, autant dans l’oeuvre cinématographique que dans l’oeuvre littéraire, que ce personnage est un sorcier qui a toujours utilisé sa magie d’une manière brutale, sombre et excessive (et cela dès son plus jeune âge, notamment dans ce tome-là). Sa magie est, pour le moins qu’on puisse dire, qualifiable de magie noire, car Jedusor deviendra par la suite Voldemort, également surnommé le « Seigneur des Ténèbres ». Sa maîtrise quasiment naturelle de l’aspect sombre de la magie lui permet de satisfaire son désir de torturer les autres enfants de l’orphelinat dans lequel il est intégré, de leur faire vivre un enfer, tant physique que psychique. Il ne voit pas tant de mal à cela, et de ce fait nous pouvons raccrocher la « normalité » de ses actes au fameux « principe de plaisir » du « Ça« , et à la trop grande place que les personnes atteintes de psychose lui accordent.
Albus Dumbledore, le directeur de l’école de sorcellerie Poudlard, lui suggère même de venir dans cette école de magie afin de lui apprendre à « contrôler » cette part en lui, qui le rend même « différent » des autres selon Dumbledore.
Dans cet univers, les sorciers et sorcières connus qui n’ont jamais réussi à contrôler leur désir de pouvoir, ou qui n’ont simplement jamais réussi à réprimer ce côté-là de leur « intérieur », ont tous mal terminé.
Pour conclure rapidement, voici donc les liens que je peux plus ou moins faire, et qui me semblaient pertinents de relever, afin de relier d’une certaine manière Les Animaux Fantastiques, Harry Potter et un aspect de la psychanalyse freudienne autour de la question de la névrose et de la psychose.