Aujourd'hui :

jeudi 28 mars 2024

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Demain sera meilleur, nos meilleurs jours sont peut-être devant nous

« La planète est fichue. », « Il est trop tard pour s’en sortir. », « Nous sommes la génération sacrifiée. » Prenez un étudiant qui a du mal à mettre quelque chose dans son assiette, qui vit dans un 9m² et à qui on a enlevé le dernier lien social qui lui reste. Cet étudiant, qu’on a privé du dernier réconfort qu’il trouvait dans les petits bonheurs de la vie, ceux qui lui rappellent qu’elle vaut toujours la peine d’être vécue, consulte les réseaux sociaux tous les jours. Et sur son écran, il voit ces petites phrases, rien que quelques mots, qui lui rappellent que quoi qu’il arrive, la fin du monde est proche. Le peu de rêves qu’il pourrait avoir n’auront jamais lieu et son avenir, déjà incertain, prend de plus en plus l’allure d’un monde dystopique auquel il ne pourra pas échapper. Parfois, ce sont ces quelques mots qui lui font dire « À quoi bon ? ».

Je suis conscient que la plupart de mes lecteurs (si ce n’est tous) sont de jeunes étudiants. Je m’adresse donc à vous directement. Ne perdez pas espoir. « L’espoir fait vivre », ce n’est pas juste une phrase pansement. C’est une vérité, qu’il faut chérir à tout prix. Car c’est de cet espoir dont nous avons besoin. C’est cet espoir qui sera l’outil qui nous servira à construire le monde meilleur que nous méritons. Même s’il faut parfois s’accrocher, ça vaut toujours le coup.
Mais un espoir ne se base pas sur du vent. Comment le trouver, quand tout ce qu’on nous sert à manger tous les soirs, c’est un gratin de mauvaises nouvelles ? L’objectif de cet article, c’est de changer de menu. Cette fois, il sera composé d’une salade de bonnes perspectives, d’une tarte aux inventions et d’une bonne glace au parfum de l’optimisme. Et si vous n’avez pas bien saisi cette métaphore alambiquée la voilà en d’autres termes : Je vous propose un petit florilège d’innovations et d’avancées environnementales qui pourraient bien transformer la « fin du monde » en la période la plus excitante de l’histoire de l’humanité.

NB : Pour des raisons de longueur, très, très (très) peu de détails seront apportés sur les éléments cités. La plupart feront l’objet de prochains articles.

 

Les énergies du futur

Des transports non polluants

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de l’hydrogène. Il y a beaucoup de choses à dire sur cette énergie, donc je vais omettre pas mal d’informations. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que l’hydrogène, quand il est obtenu de manière propre, pourrait révolutionner le secteur aérien et maritime. En effet, le gros avantage de l’hydrogène, c’est qu’il n’émet que de la vapeur d’eau : 0g de CO2, donc. Seulement, il est dur à stocker car c’est un gaz très léger, qui nécessite énormément d’espace. Pour des voitures, c’est un peu compliqué. Mais pour des avions et des navires, c’est tout à fait possible ! De nombreuses compagnies aériennes et maritimes travaillent sur des designs de véhicules adaptés au stockage de l’hydrogène, et des exemplaires sont déjà en fonction. Imaginez donc un monde, pas si lointain, où le secteur du transport sur de longues distances n’est plus du tout émetteur de CO2… Ce monde est possible, à condition de prendre les bonnes décisions.

Une énergie électrique infinie

  • Le thorium

Vous connaissez sûrement l’uranium, qui est le matériau de prédilection de nos centrales nucléaires. Le thorium, c’est un peu le grand frère de l’uranium, sa version améliorée (désolé aux cadets qui me lisent). C’est très probablement cette ressource qui remplacera l’uranium dans les centrales nucléaires de 4ème génération. En bref, le thorium est : 

  • Tellement abondant et efficace qu’il fournirait assez d’énergie pour plusieurs milliers d’années
  • Un matériau inoffensif qui garantit des centrales 100% sécurisées
  • Producteur de 100 fois moins de déchets que nos réacteurs actuels (le stockage ne serait pas un problème),
  • Non émetteur de CO2, comme avec l’uranium.

Pour beaucoup, la transition vers le thorium n’est plus qu’une question de temps. Et si cette transition est bien gérée, on peut espérer mettre rapidement un terme aux énergies fossiles.

  • La fusion 

Comment ça, ce n’est pas suffisant ? Sacrés humains, ils ne sont jamais contents ! N’en dîtes pas plus : laissez-moi vous présenter l’énergie parfaite : l’énergie des étoiles. Infinie, elle produit une quantité dérisoire de déchets et n’est pas radioactive. On parle de « fusion nucléaire ». Le principe, c’est de recréer une étoile (à petite échelle bien sûr) dans une centrale pour en extraire l’énergie. Une fois cette technologie maîtrisée, nous aurions théoriquement assez d’énergie pour des milliards d’années. Et nous avançons bien : la communauté scientifique a réussi à mettre en service une centrale en Chine en décembre 2020 (bon, pendant une seconde, certes, mais c’est déjà ça !). En faisant les bons choix, il est possible que nous vivions un jour dans un monde où l’énergie propre sera abondante et où les énergies polluantes ne seront plus qu’un lointain souvenir.

 

L’agriculture du futur :

La culture du chanvre

Quand les hippies disaient que le cannabis allait sauver le monde, ils ne croyaient pas si bien dire. Car au-delà des propriétés récréatives les plus connues du chanvre, la culture du chanvre industriel pourrait bien être une avancée environnementale monumentale. Il y a tellement de choses à dire sur cette plante que j’aurais du mal à rester concis, et un autre article lui sera consacré, mais voilà un aperçu de ce que le chanvre industriel pourrait nous apporter :

  • Le papier produit à partir de chanvre pourrait mettre fin à la déforestation, pour un papier moins cher et plus durable.
  • Le chanvre pourrait révolutionner l’industrie textile car il ne nécessite quasiment pas d’eau ni de produits chimiques, a un rendement très élevé et est facilement recyclable.
  • Le carburant végétal à partir de chanvre pourrait satisfaire nos besoins en gaz, huile et charbon.
  • Le chanvre pourrait transformer le secteur du BTP car il se transforme en énormément de matériaux différents. Il permet aussi de faire du bioplastique, biodégradable, solide et très léger.
  • Le chanvre absorbe énormément de CO2, améliore la biodiversité, dépollue les sols, absorbe les radiations et pousse partout.

Le chanvre est littéralement la plante ultime, et plus vite nous en prendrons conscience, plus vite les parfums des campagnes françaises mêleront aux senteurs bovines l’arôme familier du cannabis, pour le plus grand plaisir de nos stoners préférés.

L’agroécologie

Le merveilleux art de l’agroécologie : voilà ce qui pourrait sauver le monde de la faim. Le principe, c’est d’inverser la tendance actuelle. Au lieu d’appauvrir les sols par les techniques industrielles que nous ne connaissons que trop bien, on les enrichit de manière naturelle. À la place d’une dépendance aux produits artificiels nocifs, les agriculteurs mettraient en pratique leur connaissance des plantes et des espèces cultivées pour fabriquer un écosystème auto-entretenu. Pour enrichir les sols, les agriculteurs peuvent notamment planter des arbres dans la culture, dont les feuilles mortes se déposent au sol pour se transformer en humus, qui fertilise le sol. Et ce n’est qu’un exemple d’une myriade de techniques connues qui pourraient remplacer l’usage de produits chimiques. L’agroécologie, c’est l’art de comprendre que la nature a cette capacité folle à se débrouiller très bien toute seule. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’elle est si prompte à « reprendre ses droits ». La cerise sur le gâteau, c’est qu’en exploitant ainsi les relations qu’entretiennent les espèces entre elles, on pourrait produire plus, et de manière croissante. Donc un monde où on mange mieux et plus est possible. Une fois de plus, il suffit de faire les bons choix.

 

L’épuisement des ressources : L’espace et ses ressources infinies

Certains d’entre vous sont peut-être étonnés de constater que je n’ai pas encore mentionné les énergies renouvelables. Ce n’est pas un hasard : les énergies renouvelables sont loin d’être parfaites. Et la principale raison, c’est qu’elles ne sont pas renouvelables. Elles dépendent de l’extraction de métaux rares, qui eux ne se renouvellent pas. Mais une lueur d’espoir persiste quant à ces énergies (et toutes les filières dépendant de ces métaux par ailleurs) : la conquête spatiale. C’est un sujet qui mérite un article à part, mais pour faire court, tous les métaux dont nous avons besoin pour continuer à produire de l’électricité sont trouvables au-dessus de nos têtes, et des projets d’extraction sont déjà lancés. Eh oui, même si ces deux projets semblent complètement séparés voire opposés, il y a une possibilité que le développement durable et la conquête de l’espace partagent un avenir en commun.

 

La biodiversité :

La pêche

La surpêche n’est pas inévitable. Cette industrie souffre d’un cruel manque de régulation, qui donne lieu à une pêche très mal organisée internationalement. Pour faire simple, la régulation dans les eaux internationales est tout simplement inexistante. Or, il a été prouvé plusieurs fois qu’avec davantage de contrôle et de communication, on pourrait faire sa pêche l’esprit tranquille. En prenant en compte les relations biologiques entre les espèces de poissons et en distinguant les zones où le poisson est abondant et celles où le système a besoin de se reconstruire, on pourrait nourrir l’humanité tout en préservant l’environnement marin.

 

La reforestation

La reforestation, c’est un moyen formidable pour lutter à la fois contre le réchauffement climatique et contre la perte de la biodiversité. En effet, les forêts ont l’heureux avantage d’être à la fois absorptives de CO2 et le lieu de vie de milliard d’espèces. Et malgré ce que l’on pourrait penser, la reforestation dans le monde va bon train : en France par exemple, la surface des forêts a doublé depuis 1850. La multiplication d’initiatives de reforestation dans le monde entier ont permis de dépasser largement les objectifs fixés par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement. En conséquence, 1 milliard d’arbres sont plantés chaque année. Mais une fois de plus, les projets de reforestation seraient bien plus efficaces avec un peu plus d’organisation à l’échelle internationale (il y a des régions, comme l’Amazonie, qui ont plus besoin de protection que d’autres). Affaire à suivre, donc, mais nous sommes assurément sur la bonne voie.

 

Arrêtons de voir la crise environnementale comme une fatalité. Voyons-la comme une opportunité. Une opportunité de renouer avec la nature. Une opportunité de libérer la créativité humaine. Une opportunité de changer le monde pour le mieux. Et pour vous, lecteur, c’est peut-être une opportunité de donner du sens à votre vie. Les possibilités sont là, cet article n’en est qu’un infime aperçu. Si ce sujet vous intéresse, documentez-vous, je vous assure qu’il y a de quoi faire. Vous pouvez monter à bord du vaisseau du changement, et plus il y aura de matelots, plus vite nous arriverons en terre promise. Les tempêtes sont possibles, mais pas insurmontables. N’oubliez pas que c’est vous qui prenez les décisions. Ne craignez plus votre avenir. Célébrez-le. Construisez-le.

Sources :

Sources image : Pixabay, banque d’images libres de droit.

Partager cette publication :
Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp