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samedi 27 avril 2024

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Colloque « Regards croisés sur les violences faites aux femmes » – Alyon-nous

C’est le 15 février 2024, dans un amphithéâtre rempli d’étudiant.e.s et de professeur.e.s, qu’a eu lieu le colloque “Regard croisés sur les violences faites aux femmes”, fruit d’un long travail des membres du collectif féministe étudiant ALyon-Nous.

Quatre invités ont accepté de venir partager leurs idées, leur métier et leur engagement. La discussion a permis de nous interroger sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) grâce au regard de professionnel.le.s de différents domaines : Dr. Ghada-Hatem, gynécologue obstétricienne et fondatrice de la Maison des Femmes en Seine-Saint-Denis, Fiona Texeire, collaboratrice et conseillère en politique, co-fondatrice de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique et co-créatrice du Podcast Y’a pas mort d’hommes, Gilles Lazimi, médecin généraliste et membre du haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, et Maître Tomasini, avocate spécialisée dans la défense des victimes de violence et de harcèlement.

La conférence fut vibrante, tant par l’apprentissage du combat pour les droits des femmes qu’il reste à mener, que pour l’espoir insufflé. Les droits des femmes, des plus précaires aux femmes des hautes sphères de la société, sont loin d’être acquis. Les patientes des deux docteur.e.s présents à la conférence, dont une majorité est immigrée et précarisée, font chaque jour face aux violences conjugales, physiques ou psychologiques, aux viols et aux mutilations génitales, parmi lesquelles l’excision est la plus récurrente. Fiona Texeire, quant à elle, révèle l’omerta qui perdure et la difficulté qu’à la parole à se libérer en politique lorsque Maître Tomasini révèle l’omniprésence des violences sexistes et sexuelles, en particulier au sein des couples.

Les VSS sont présentes partout : dans chaque couche, chaque sphère, chaque classe de la société.

Chacun à sa manière contribue à la lutte en déposant son grain de sable pour finir par s’allier, créer des projets communs et ainsi faire entendre sa voix. C’est pour cette raison fondamentale qu’il était nécessaire de croiser leurs regards et leurs expériences, de rassembler leurs paroles.

Il paraît important de retenir certains points essentiels. Gilles Lazimi a par exemple insisté sur l’importance de la formation des futurs médecins sur les VSS, pour savoir demander, entendre, répondre et réagir. Maître Tomasini a de son côté appuyé sur l’importance de passer par des divorces pour faute lorsqu’il y a des violences au sein du couple. Évidemment, le consentement des femmes est alors demandé, mais il paraît essentiel que malgré la longueur et la complexité des procédures judiciaires, les hommes violents soient punis. Pour cela, l’avocate tente de collaborer avec des médecins et des psychologues pour le suivi de ces femmes. La gynécologue Ghada-Hatem a abordé l’importance de l’éducation et de l’accès à l’IVG. Bien que l’avortement ait été inscrit dans la Constitution, l’enjeu du même accès pour tous.tes persiste et doit continuer à nous alerter. L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, cofondé par Fiona Texeire, a examiné les diverses stratégies de défense adoptées par les personnalités politiques accusées de violences sexistes et sexuelles. Bien que les affaires et les partis politiques diffèrent – il s’avère que les violences sexuelles n’ont pas de marquage politique si ce n’est celui du patriarcat – les éléments de langage utilisés et les moyens de défense sont souvent similaires. Il est rare que les personnes mises en cause soient poursuivies en justice à la suite de ces accusations.

Nous en sommes tous.tes ressorti.e.s ému.e.s, touché.e.s, révolté.e.s, mais par une colère nécessaire et solidaire. Nous remercions l’Université Jean Moulin – Lyon III, et le collectif féministe ALyon-Nous pour permettre à la lutte de se faire entendre.

Sources :
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