Mes sandales ont finalement laissé leur place aux baskets. Fini les virées en débardeurs, maintenant on traîne en sweat à capuche. C’était le point météo à Taiwan de début de blog.
Ce mois-ci à Taiwan, j’ai décidé de me laisser un petit défi : collectionner les tampons souvenir des stations du MRT. A l’instar des gares japonaises, chaque station de métro de la ville propose des petits tampons au design unique représentant chaque spécificité de chaque quartier. Avec une encre d’une couleur différente en fonction de la ligne puisque celles sont désignés, en tout cas en anglais, par une couleur (ici en l’occurrence le rouge, le bleu, le vert, l’orange, le jaune et le marron). C’est une idée plutôt amusante pour les touristes et les maniaques des collections, mais aussi pour inviter les gens à plus prendre les transports en commun. Mon mode d’opération pour arriver au bout de ma quête est le suivant : prendre un métro, aller au terminus ou à un arrêt bien excentrée et remonter toute la ligne à pied. Un bon moyen pour moi d’éliminer le surplus de soupe aux wontons dans mon organisme mais aussi de vraiment explorer la ville et des recoins qui changent un peu des spots classiques.
J’ai pu ainsi découvrir des endroits au charme insoupçonné comme le Pont Bitan dans le district de Xindian au terminus de la ligne verte dans le Sud de la ville. Il s’agit d’un pont suspendu construit par les Japonais durant la période coloniale dans les années 1930. On sent d’ailleurs les décennies passées en le traversant. Une autre belle surprise fut le chemin pour remonter la ligne marron. Si au début, on est dans un quartier d’affaires comme il en existe tant d’autres, au fil des pas le ton change. On se retrouve à longer le parc Dahu qui apparaît comme une petite parenthèse de nature au milieu des buildings avec son large plan d’eau entouré de bois. Et c’est sans ce que je retiens le plus de Taipei : le changement d’ambiance constant. Si parfois, je pouvais galérer à trouver un endroit où marcher en sécurité, toutes les villes ne sont pas pensées pour les piétons, j’ai quand même pris beaucoup de plaisir et ça a bien occupé mes week-ends. Au final, je me retrouve avec un arc-en-ciel de tampons dont l’usage futur est encore à déterminer.
Vivre à Taïwan fut également une expérience intéressante lors du mois de décembre et notamment pour Noël. Bien que les décorations, les illuminations et Mariah Carey persistent, l’état d’esprit est totalement différent de celui de la France. Là-bas, le réveillon et Noël ne consiste pas en une réunion de famille accompagnée de son repas aussi bourratif qu’interminable. Les Taïwanais sortent entre amoureux ou entre amis, pour profiter des animations et des marchés de noël, ou encore pour faire des emplettes. Il y toujours l’idée de s’offrir des cadeaux mais on est loin de la symbolique toute particulière du moment passé en famille ou avec ses proches. On n’en garde presque que l’aspect commercial. A l’inverse totale du nouvel an. À Taiwan e 31 décembre, toute la famille se rassemble pour admirer le feu d’artifice lancé depuis la Taipei 101. Je n’avais peut-être pas de proches sur place mais je me devais d’affronter le froid pour voir ça de plus près. Surtout qu’il y a un tout before avec une « counting down party ». Un grand concert où se croisent et se recroisent les stars taïwanaises, et régionales puisque l’idole de K-pop Hwasa est également venue pousser la chansonnette. Un bon moyen de faire patienter les personnes venues tôt pour trouver le spot parfait avant minuit et l’arrivée de la foule. Car c’est tout un stratagème. La tour est visible depuis moultes endroits de la ville, mais à vous de voir la distance qui vous convient le mieux. Si vous n’aimez pas trop le bruit, la Montagne de l’éléphant 象山 est un choix plus judicieux, mais si vous voulez profiter de l’ambiance festive, vous pouvez trouver une petite place sur les marches du Mémorial de Sun-Yat Sen ou dans les alentours de la Tour. Je me suis personnellement rabattue sur la devanture de la mairie. Un bon spot à Taiwan dans une rue large avec une vue dégagée et équipé pour l’occasion d’un grand écran diffusant la “Counting-down party”. Une canette de bière à la main et le ventre bien rempli avec un bon petit butter chicken, je n’avais plus qu’à attendre le compte à rebours.
« 三,二,一 ! 新年块乐 ! » Hurlent en cœur les Taipéiens (vous vous doutez bien que ça ne signifie pas Joyeux Anniversaire). Les couleurs fusent les unes après les autres de la tour pendant plusieurs minutes de manière harmonieuse. Le spectacle est court mais intense, sobre mais quand même poétique. Moi qui aime mon traditionnel feu d’artifice du 14 juillet avec ses chichis et ses fausses fins, j’assiste à quelque chose de différent mais de beau. Une bien jolie façon de commencer l’année et d’achever mon voyage à Taiwan. Mais avant de plier bagage, il fallait faire un adieu en bonne et due forme au continent asiatique.
Une petite surprise est à suivre dans quelques temps (ou dans trois ans selon ma procrastination).