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mardi 17 juin 2025

Le journal des étudiantes et étudiants de Lyon 3

Crise Existentielle

« Il est plus aisé de mourir que de supporter avec constance une vie pleine de souffrance. »

A écrit Johann Wolfgang Von Goethe, dans son livre le plus célèbre : Les Souffrances du Jeune Werther (Die Leiden des jungen Werthers – en Allemand.) Goethe, (souvent prononcé comme il est écrit – il en est véritablement Geute,) est un auteur du XVIIIe/XIXe siècle, un « ancêtre » du romantisme français car à l’époque, l’Allemagne avait un mouvement littéraire propre à elle ; le Sturm Und Drang (assaut, tempête ; élan.) Mouvement allemand équivalent au romantisme français. Goethe n’en est pas le maître, en tout cas, n’est pas le créateur, c’est Klinger : un dramaturge qui a utilisé ce terme de Sturm Und Drang dans une de ses pièces.

Goethe est considéré comme un géni en vue de son incroyable capacité d’apprentissage dans tous les domaines (Grec, Hébreu, Latin, Italien, Anglais, sportif, et joue de la musique.)

Suite à une déception amoureuse, Goethe écrit donc son roman épistolaire qui provoque un succès monumental. Dans son roman, le personnage principal (Werther) se donne la mort, à la toute fin. Cet acte insuffle une inspiration chez les jeunes allemands, propice à une vague de suicide. Dès lors, nous entrons dans une conception de l’existence plus lyrique et mélancolique.

En France, Rousseau est un auteur pré-romantique quand il écrit Les Rêveries du promeneur solitaire. Prenons l’exemple sur la cinquième promenade, « Les rives du lac de Bienne sont plus sauvages et romantiques que celles du lac de Genève, parce que les rochers et les bois y bordent l’eau de plus près, mais elles ne sont pas moins riantes, » où nous sommes en cohérence avec cette idée de lyrisme qui s’adoucit peu à peu, laissant place à l’ataraxie.

A titre de comparaison, le tableau de Munch, Mélancolie, propose, lui, un homme au bord de mer – similaire à Rousseau au bord du lac – qui est assis çà et là, s’appuyant la tête sur sa main, dont on ne voit pas vraiment les traits. Munch illustrerait une sorte d’introspection, une réflexion existentielle propre aux « Je. »

Une œuvre romantique est forcément narrée par un « Je, » c’est une règle indispensable. Un « Je » confus, qui ne connaît pas tant son but mais plutôt ses sentiments, ses émotions, sa fugacité, son enivrement d’amour ; qui est aliéné.

On retrouve chez certains philosophes cette crise existentielle avec Arthur Schopenhauer : « Ce qui connaît tout le reste, sans être soi-même connu, c’est le sujet. Le sujet est, par suite, le substratum du monde, la condition invariable, toujours sous-entendue, de tout phénomène, de tout objet ; car tout ce qui existe, existe seulement pour le sujet. Ce sujet, chacun le trouve en soi, en tant que connaissance, non en tant qu’ objet de connaissance. »

A travers le temps, la mélancolie, les questions sur l’existence continuent. En conclusion les auteurs des XVIII/XIX et un peu XX (Apollinaire…,) traversent tous, pour différentes raisons, cette sorte de malédiction universelle de souffrance qui leur permet de donner vie à des œuvres aujourd’hui considérées comme classiques. On les étudie, on les discute, on réfléchit dessus, on en apprend plus pour se comprendre soi-même car chaque expérience vécue par d’autres est une clé potentielle à la réussite de soi, de son intégrité, et de son bonheur finalement…

Sources :

Image : Mélancolie, Edvard Munch, 1892

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