Née Marie Gouze en 1748 à Montauban, Olympe de Gouges s’est imposée comme une personnalité emblématique de la Révolution française. Elle est reconnue non seulement pour son militantisme politique et social, mais également pour ses efforts inflexibles en faveur des droits féminins. Elle est devenue un symbole de la lutte féministe contre un système patriarcal rigide, tant par sa vie que par son œuvre. Elle a habilement utilisé l’écriture comme un outil de résistance, et son héritage demeure une source d’inspiration pour les mouvements féministes partout dans le monde.
Olympe de Gouges a grandi dans une France dominée par le règne absolu des monarques et où la condition féminine était celle d’une subordination au sein de la société. Elle se démarque comme une talentueuse écrivaine dès son jeune âge. Suite au décès de son époux, elle s’établit à Paris et adopte le pseudonyme d’Olympe de Gouges. Elle s’impose vite comme une actrice influente de l’univers littéraire et théâtral, en produisant des pièces de théâtre, des brochures politiques et des textes philosophiques. Ses créations traitent d’une gamme étendue de thèmes, allant des disparités sociales aux dénonciations des injustices politiques. Toutefois, ce qui la rend unique, c’est sa détermination à œuvrer pour la libération des femmes. Elle défend l’égalité de genre, une cause révolutionnaire pour son époque qui souligne sa clairvoyance d’esprit et fait d’elle une véritable pionnière.
En 1791, en pleine tourmente révolutionnaire française, Olympe de Gouges compose l’une de ses œuvres les plus renommées, la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Ce texte remet directement en question les principes républicains qui, malgré une déclaration d’égalité entre les citoyens, mettent explicitement les femmes hors du champ des droits civils et politiques. En remaniant la Déclaration des droits de l’homme de 1789, De Gouges réclame les mêmes droits pour les femmes.
Dans son écrit, elle soutient que les femmes, tout comme les hommes, ont droit à la liberté, à la propriété, à la sécurité et au
droit de s’opposer à l’oppression. Elle plaide également pour l’égalité concernant le divorce, les droits de vote et la
participation à la vie politique. Dans cette déclaration, elle critique également le rôle subordonné des femmes dans la société et les appelle à s’émanciper de l’autorité patriarcale. Son texte reste une pierre angulaire de la pensée féministe, tant par sa clarté que par son audace.
L’influence du travail d’Olympe de Gouges transcende son époque et dépasse largement les sphères révolutionnaires. À une période où les femmes étaient écartées des domaines politiques et juridiques, elle a eu l’audace de réclamer leur rôle dans la société. Son insistance sur les droits civils et politiques des femmes et la reconnaissance de leur dignité a posé les fondations des mouvements féministes contemporains.
Olympe de Gouges a aussi critiqué la suprématie masculine et l’assujettissement des femmes à travers le mariage, une institution qui les confine dans un état de subordination. Elle dénonce dans ses textes non seulement la situation sociale des femmes, mais aussi le fait que la société les contraint à embrasser des rôles stricts et étouffants. C’est une véritable remise en question de l’ordre établis, à une époque ou le simple fait qu’une femme pense par elle même est hérésie qui choque la totalité de la société monarchique. Au plus fort de la Terreur, la militante par son écrit Les Trois urnes ou le Salut de la patrie, par un voyageur aérien compose-t-elle une affiche qui demande une élection à trois choix : république une et indivisible, république fédéraliste, retour à la monarchie constitutionnelle25. Pour avoir proposé ce troisième choix, elle est arrêtée par les Montagnards le 20 juillet 1793, jour de l’affichage du texte, et déférée le 6 août 1793 devant le tribunal révolutionnaire qui l’inculpe.
L’emprisonnement est rude, son procès est sommaire et elle ne bénéficie pas d’avocat. Elle est condamnée à la peine capitale après s’être défendu avec ardeur et dignité. Ses derniers mots prononcés sur l’actuel place de la concorde, dans les secondes précédant la lame de son bourreau la guillotine sont adressés à la jeunesse de la patrie. Elle déclare ainsi «
Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort »
La fin tragique de Olympe de Gouges, guillotinée en 1793 sous la Terreur, n’a pas effacé son héritage. En dépit de sa mort prématurée, son combat pour les droits des femmes a profondément marqué l’histoire des idées et continue d’influencer les luttes féministes contemporaines. Dans un contexte où les femmes étaient considérées comme des citoyennes de seconde classe, ses idées étaient visionnaires. Bien que ses idées aient été en grande partie ignorées ou rejetées à son époque, aujourd’hui, son nom est associé à l’une des premières grandes batailles pour les droits des femmes dans l’histoire moderne. Ses écrits inspirent toujours des militantes et des militants qui œuvrent pour l’égalité de genre, la justice sociale et la reconnaissance des droits humains. L’honneur de la France de la compter parmi ses grandes figures nous oblige