Eléments biographiques
Frida Kahlo naît le 6 juillet 1907 au Mexique et meurt le 13 juillet 1954 dans son lieu de naissance. Son enfance est marquée par une santé fragile et un grave accident de bus qui seront plus tard une source d’inspiration cruciale pour ses tableaux.
À l’âge de 15 ans, elle intègre une des plus prestigieuses écoles du Mexique : la Escuela Nacional Preparatoria, où se trouvent seulement trente-cinq filles sur plus de deux-mille élèves. À l’époque, elle n’envisage pas de faire une carrière artistique et souhaite devenir médecin.
En 1929, elle épouse Diego Rivera, lui-même peintre (spécialiste de peinture murale). Ils s’installent à San Francisco en 1930, où Frida rencontre de nombreux artistes et mécènes. Elle subit également plusieurs fausses couches, dûes à son accident de bus. Ils rentrent au Mexique en 1933. Le couple divorce en 1938 puis se remarie en 1940. Le divorce sera une épreuve très douloureuse pour Frida Kahlo, et elle l’évoque dans plusieurs de ses peintures.
En 1942, elle commence un journal autobiographique et intègre le Seminario de Cultura Mexicana, où elle est chargée de promouvoir et diffuser la culture mexicaine. Elle commence à enseigner les beaux-arts, mais son état de santé se dégrade. En 1953, une exposition dédiée uniquement à ses œuvres est organisée au Mexique, saluée par le public et la critique. Mais son état de santé la fait tomber dans une grave dépression.
Elle meurt dans la nuit du 13 juillet 1954. La cause de sa mort reste incertaine : il s’agirait officiellement d’une embolie pulmonaire, mais le suicide serait tout aussi probable.
Courant artistique et oeuvres notables
Frida Kahlo s’inscrit dans les mouvements du surréalisme ou du “réalisme magique”, bien que le deuxième soit plus approprié, car elle se défendait d’être surréaliste et affirmait “peindre sa réalité”. Elle est notamment connue pour avoir révolutionné l’art de l’autoportrait.
Frida Kahlo a commencé à peindre après l’accident de bus dont elle a été victime en 1925 : sa mère lui a offert une palette de couleurs alors qu’elle était alitée. Le traumatisme et la souffrance liés à cet accident ont été sa première source d’inspiration que l’on peut notamment observer dans le tableau La colonne brisée de 1944, où elle est représentée transpercée par la barre en métal qui l’a blessée lors de l’accident.
L’Autoportrait au collier d’épines et colibri, où elle est représentée avec un chat noir et le cour transpercé d’épines, a été peint pour représenter sa douleur lors du divorce avec Diego Riviera.
Un de ces tableaux les plus célèbres est Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, représentant d’un côté les Etats-Unis, qu’elle n’apprécie pas, en tant que pays industrialisé, moderne, presque sale, et de l’autre le Mexique avec les temples, la végétation, le soleil…

(source : carredartistes.com)
Engagement politique
En 1928, elle intègre le parti communiste mexicain et commence à s’intéresser à la condition féminine. Elle est allée jusqu’à falsifier sa date de naissance, affirmant qu’elle était née le 7 juillet 1910, date de la révolution mexicaine qui a mis fin au régime autoritaire porfiriste, avec de nombreuses insurrections armées pour lutter contre la réélection du Général Porfirio Diaz.
Son engagement politique et féministe a surtout été exploité après sa mort, faisant d’elle une emblême du féminisme.
Hommages posthumes et exploitation de son image
Aujourd’hui, une des deux fondatrices du groupe des Guerilla Girls, un groupe fondé en 1985 pour lutter contre le sexisme et le racisme dans l’art, a pris le nom de Frida Kahlo comme pseudonyme.
De nombreux hommages lui ont été rendus, par exemple à travers des pièces de théâtre ou en la faisant apparaître dans des oeuvres de pop culture : elle apparaît par exemple de le film d’animation Coco (2017), le groupe Coldplay a intitulé un de ses albums Viva La Vida, en référence à l’inscription sur son dernier tableau…
De nombreuses expositions lui rendent hommage, dont une au musée de l’Orangerie à Paris.

Sa maison (la Casa Azul) est devenue le Musée Frida Kahlo.
Mais son image est aussi commercialement surexploitée : beaucoup d’objets sont à son effigie, ce qui peut être contradictoire avec ses idées et ses engagements politiques.